Peut-on aimer James Bond et être féministe ? Sur le papier, totalement. Le féminisme ne consiste pas à dire qu’une femme est libre mais à lui donner cette liberté, celle de porter ce qu’elle veut, d’écouter la musique qu’elle veut ou les films qu’elle veut. Ok, d’accord c’est bien gentil tout ça, mais quand tu commences à parler de ton amour pour les aventures du célèbre agent 007, les autres femmes ont tendance à s’en étonner. Vraiment ? Mais c’est le type le plus machiste qui soit ! En bref, on te fait sentir que aimer James Bond est limite anti-féministe. Sauf que non, absolument pas !
Déjà commençons par le commencement. Le féminisme au cinéma c’est un long combat qui avant d’être mené de nos jours par les femmes (de plus en plus derrière la caméra, productrices, réalisatrices, scénaristes et tant mieux) était mené par des hommes, certes pas les hommes les plus sains qui soient, mais néanmoins leurs efforts ont payés. Devinez qui a mit le premier une femme seule au volant ? une femme voleuse et héroïne qui plus est ? Hitchcock, oui le même type qui harcelait ses actrices et a sabordé la carrière de Tippi Hedren parce qu’elle a refusé ses avances. Le monde n’est pas tout blanc ou tout noir, puisque c’est encore lui qui fait dire à une femme dans La mort aux trousses qu’elle ne fait jamais l’amour sans avoir mangé au préalable. Des mots qui auraient pu parfaitement se retrouver dans la bouche du célèbre agent britannique.
Oui, James Bond est peut-être machiste (remettant en doute à plusieurs reprises à haute voix les capacités d’une femme à l’égaler, à tuer, ou à berner un ennemi et qui pourtant, donne s’en remet sans cesse aux femmes pour survivre, vaincre l’ennemi, ou encore, l’aider) et sans nul doute un grand séducteur alignant les conquêtes féminines qui lui tombent littéralement tout cru dans le bec (à l’exception toutefois de Pussy Galore). Mais néanmoins ce prototype de l’hyper virilité est celui qui a donné aux femmes des rôles indépendants, forts, de méchantes cruelles ou d’équipières à son égal voire même parfois plus robustes que lui !
Car les James Bond-girl outre d’être sexy sont indépendantes comme Pussy Galore (pilote féminine à la tête d’une équipe de pilotes exclusivement féminines, je crois bien que c’est le premier film à mettre en valeur une femme pilote), capables de se débrouiller seule dans la nature comme le personnage campé par Ursula Andress, ou encore des méchantes iconiques comme celle jouée par Famke Jansen dans Goldeneyes qui est capable de tuer avec ses cuisses en poussant des cris de guerrière sauvage ou encore Grace Jones totalement mémorable en tueuse implacable prise de remords dans Dangereusement votre. Et ne croyez pas que les fortes têtes soient les seules mises en valeur, dans Goldeneyes justement c’est une geekette à lunette qui aide James Bond à défaire un complot !
Et puis, pour moi, en tant que gamine fan de James Bond, cette saga m’a offert un modèle. Oui, c’était celui d’un homme, mais le principe d’identification ne se limite ni à un genre ni à une couleur de peau. Je crois qu’il m’a montré que la séduction n’était pas forcément une mauvaise chose, et c’est peut-être à lui que je dois certaines de mes histoires d’amour, m’ayant permit de faire le premier pas, m’ayant donné le courage de le faire. C’est aussi lui qui m’a donné goût à la conduite, envie d’avoir mon permit, ce qui est indéniablement une marque de liberté. Car les femmes dans James Bond sont tout autant séductrice, conductrice, indépendante et fortes que l’est James Bond lui-même.
Bref, on peut aimer James Bond et être féministe, qu’on soit un homme ou une femme ! Le plus incroyable des espions britanniques ne se défini pas par son machisme mais plutôt par une certaine classe, un goût de l’aventure, de la luxure aussi, et du danger !
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